LA MÉMOIRE BIAYENDA

Éditorial

L’heure a sonné

Sans attendre la fin d’un autre siècle, l’Église du Congo doit s’engager résolument sur les chemins d’espérance que ce nouveau millénaire lui offre. Et ils sont nombreux !

Chaque défi que les événements vécus ces dernières décennies, dans notre pays, interpelle les chrétiens sur leurs devoirs et leurs droits. Chaque misère, chaque handicap, chaque drame qui contraint notre peuple au silence et à la résignation attend une parole et une action courageuses de l’Église. Par identité et don, par vocation originelle !

C’est elle qui doit réaliser, au Congo, la mission de salut du Christ que le Seigneur, lui-même, a proclamée avec enthousiasme dans la synagogue de Nazareth : « L’Esprit du Seigneur est sur moi, parce qu’il m’a consacré par l’onction, pour porter la Bonne Nouvelle aux pauvres…renvoyer en liberté les opprimés, proclamer une année de grâce du Seigneur » (Lc 4,18-19).

Après la visite du Pape Jean-Paul II, à Brazzaville, le 5 mai 1980, après le grand Jubilé de l’An 2000, au seuil du nouveau millénaire, l’Église du Congo, forte de la mémoire du vénéré Cardinal Émile Biayenda, doit s’engager dans le combat de la vérité, de la liberté, de la paix et du développement durable des Congolais. Aux ouvriers apostoliques du Congo, à tout son laïcat, aux jeunes et aux hommes de bonne volonté sont aussi adressées les paroles du Saint Père : « Il est donc temps que chaque Église, en réfléchissant sur ce que l’Esprit a dit au peuple de Dieu durant cette année spéciale de grâce, et même durant la période plus longue qui va du Concile Vatican II au grand Jubilé, se livre à une examen de sa faveur et trouve élan pour son engagement spirituel et pastoral ».

Se souvenir, se rappeler, faire mémoire, ne pas oublier le Cardinal Émile Biayenda est la motivation et le but des pages que vous propose la Mémoire, qui aujourd’hui publie le centième numéro.

Pour que le présent plonge ses racines dans le passé et y puise de l’humus nutritif au bénéfice de son quotidien en devenir.

Bon Carême à tous !

Abbé Albert NKOUMBOU

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