mardi 10 décembre 2024
Jean-Marie Vianney est né en 1786 à Dardilly, près de Lyon. Tout petit, il aimait la solitude, et ressentait particulièrement la crainte révérencielle de Dieu. Les années de la fin du 18° siècle sont des années difficiles. La Révolution Française ne permet à personne de prier Dieu en public. Et ainsi, les parents de Jean-Marie, l’emmènent à la Messe célébrée dans un grenier en dehors du village. Les prêtres pris à célébrer la Messe étaient condamnés à la guillotine. Malgré le climat anticlérical, même s’il y avait des menaces très fortes contre les prêtres, Jean-Marie développe dans son cœur sa propre volonté de se consacrer entièrement à Dieu dans le Sacerdoce. Il veut devenir prêtre.
A dix-sept ans, il parvient pour la première fois à fréquenter l’école ; avec l’aide d’un prêtre ami qui croit en sa vocation, il s’efforce de suivre les études, avec des résultats assez médiocres. Les difficultés deviennent insurmontables quand il s’agit d’aborder, au séminaire, les études de philosophie et de théologie. Mais Jean-Marie ne se rend pas ; il accepte toutes les humiliations ; et, finalement, il est ordonné prêtre en 1815 à Grenoble, à l’âge de 29 ans.
Nommé Curé à Ars, dans le Diocèse de Belley, il exerce son ministère quarante-deux ans durant et voilà pourquoi il est appelé « le Curé d’Ars », et son influence est toujours vivante dans la paroisse qu’il a sanctifiée par son apostolat.
Il y fait fleurir la prière, la charité, par sa prédication vigoureuse et profonde, par la mortification, par son apostolat. De nombreuses personnes s’adressent à lui ; il passe des heures interminables au confessionnal. Il a une dévotion admirable et profonde envers la Sainte Eucharistie, le Chapelet (le Rosaire) et envers la Sainte Vierge.
Épuisé par ses tâches pastorales, par ses jeûnes et ses pénitences, il est appelé par le Seigneur en 1859, après une vie sacerdotale exemplaire. Avant même que le Pape Pie XI ne l’inscrive au nombre des Saints en 1925 et le proclame Patron du Clergé, Ars était devenue un but de pèlerinages.
L’exemple que Jean-Marie Vianney laisse à tous les prêtres, c’est celui de la sainteté trouvée dans l’accomplissement du ministère. Voilà notamment ce qu’il a écrit :
« Faites bien attention, mes chers enfants : le trésor du chrétien ne se trouve pas sur la terre, mais au Ciel. C’est pourquoi notre pensée doit se tourner là où est notre trésor. C’est là, la belle tâche de l’homme : prier et aimer. Si vous priez et si vous aimez, alors, c’est là le bonheur sur la terre. La prière n’est rien d’autre que l’union avec Dieu. Quand quelqu’un a le cœur pur et uni à Dieu, quand il est pris par une certaine douceur qui enivre, il est purifié par une lumière qui se répand autour de lui de manière mystérieuse.
Dans cette union intime, Dieu et l’âme sont comme deux morceaux de cire fondus ensemble, que personne ne peut séparer. Comme elle est belle cette union de Dieu avec sa petite créature ! C’est là un bonheur que l’on ne peut comprendre. Nous étions devenus indignes de prier. Mais Dieu, dans sa bonté, nous a permis de parler avec Lui. Notre prière est un encens qui lui est des plus agréables.
Mes enfants, votre cœur est petit, mais la prière le dilate et le rend capable d’aimer Dieu. La prière nous fait goûter par avance le Ciel, comme quelque chose qui descend à nous du Paradis. Elle ne nous laisse jamais sans douceur.
En effet c’est du miel qui se répand dans l’âme et qui fait que tout soit doux. Dans la prière bien faite, les peines se dissipent et fondent comme la neige au soleil. La prière nous donne aussi cela : que le temps s’écoule avec une telle rapidité et avec un bonheur tellement grand, que l’on ne s’aperçoit plus de sa durée.
Écoutez-moi : quand j’étais Curé de Bresse, ayant dû remplacer pendant un certain temps mes confrères, presque tous malades, je devais souvent marcher pendant longtemps ; alors, je priais le Bon Dieu, et le temps, soyez-en certains, ne me semblait jamais être long. Il y a des personnes qui se plongent complètement dans la prière comme un poisson dans l’eau, parce qu’elles sont toutes donnés au Bon Dieu. Il n’y a aucune division dans leur cœur ».
Acte d’amour du Saint Curé d’Ars,
Saint Jean-Marie Vianney
Je vous aime, ô mon Dieu, et mon seul désir est de vous aimer jusqu’au dernier soupir de ma vie. Je vous aime, ô Dieu infiniment aimable et j’aimerais mieux mourir en vous aimant que de vivre un seul instant sans vous aimer.
Je vous aime, ô mon Dieu, et je ne désire le ciel que pour avoir le bonheur de vous aimer parfaitement. Je vous aime, ô mon Dieu, et je n’appréhende l’enfer que parce qu’on n’y aura jamais la douce consolation de vous aimer.
O mon Dieu, si ma langue ne peut dire à tout moment que je vous aime, du moins je veux que mon cœur vous le répète autant de fois que je respire. Ah, faites-moi la grâce de souffrir en vous aimant, de vous aimer en souffrant et d’expirer un jour en vous aimant et en se sentant que je vous aime.
Et plus j’approche de ma fin, plus je vous conjure d’accroître mon amour et de le perfectionner.
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