mercredi 23 octobre 2024
Bien chers Pères
Frères et Sœurs
Je suis heureux de venir vous saluer et vous remercier tout haut du travail apostolique accompli ensemble dans le Diocèse.
Je m’étais moi-même inscrit à cette retraite, mais mon départ en Europe fixé au 1er septembre ne me le permet plus. Bonne retraite donc en vous conviant de porter les absents dans votre prière.
Comme tous les ans, je voudrais vous livrer pêle-mêle certaines choses vues, entendues ou constatées au cours de nos récentes tournées dans vos paroisses et vos communautés chrétiennes : cela pour tirer une meilleure leçon pour une nouvelle année meilleure d’apostolat que le Seigneur va nous donner.
L’effort d’organisation des communautés se poursuit partout. Tous les doyennés ont pu avoir une ou deux sessions plénières de formation pour leurs catéchistes ou leurs responsables.
Partout ces communautés nous ont accueillis avec enthousiasme. On doit cependant attirer l’attention de ces communautés, de leurs responsables, des parents pour qu’ils veillent sur la fréquentation au catéchisme de leurs enfants.
Susciter la fierté et montrer le bien fondé que chaque village ait son catéchiste qui, tout en gagnant sa vie comme les autres, met son honneur à instruire aussi les autres de sa communauté sans réclamer un salaire. Son travail devant être apprécié et assumé par toute la communauté. Qu’on lui facilité les conditions de son enseignement en ce que par exemple, la communauté prenne dans sa caisse pour acheter livres, cahiers, pétrole.
Encourager ces efforts qui font que chaque communauté vaut avoir un lieu de culte digne.
J’ai souvent entendu Monseigneur Théophile Mbemba répéter les paroles du bon Pape Jean XXIII : « La santé est une bonne chose que Dieu donne à l’homme ». Se contrôler. Tâcher de soigner son alimentation et de prendre un cuisinier. Des missions ont détruit ou perdu l’usage de la basse-cour et du jardinage, sous prétexte que les communautés doivent nous nourrir ou que nos paroisses ne doivent pas paraître plus riches que les personnes à évangéliser. Les religieuses sont plus réalistes en ce domaine et devraient nous servir de salutaires leçons. Il en va de même pour certaines maisons de formation, bien que Dieu merci beaucoup sont à louer dans ce domaine.
La prudence demanderait que dans nos tournées, sans pour autant nous encombrer inutilement, nous ayons avec nous tout de même quelque chose à manger. C’est qu’on oublie qu’au village les gens n’ont pas toujours ce qu’ils pourraient vous offrir. C’est aussi des ancêtres cet adage : « nzenza nzou’andi nkoutou ».
Nous avons la sainte Messe, la prière méditée, le bréviaire, le chapelet, la liturgie. C’est bon que nous reprenions ou gardions l’habitude de prier ensemble pour certains exercices de piété.
Les cours de recyclage mensuel donné au grand séminaire par nos Pères Professeurs de cette maison ont été suivis avec assiduité et réel intérêt par plusieurs prêtres, religieux et religieuses.
Pour l’avenir, je suggère que nous réservions une journée de récollection trimestrielle, dont deux auraient lieu au début du carême et de l’avent.
Nous aurons bientôt un rituel en lari pour l’administration des sacrements et le service des Funérailles. Les Pasteurs auront à cœur d’utiliser ce livre dans notre Diocèse. De même que nous vous demandons d’utiliser le catéchisme kintouari dans notre Diocèse pour préparer les néophytes au baptême, à la Première Communion et à la Confirmation.
La personne humaine est sacrée. Personne, autrui et soi-même n’a le droit de s’en supprimer la vie. Notre ministère et l’expérience nous montrent hélas à vous comme à moi, la fréquence des avortements et des suicides par la nivaquine, la quinine ou autre. Durant nos récentes tournées, j’ai menacé à ce sujet de refuser la sépulture chrétienne à ceux ou à celles dont le décès, aura été provoqué par un suicide volontaire pour avorter ou désapprouver un reproche des parents rappelant à l’ordre.
Nos relations avec les responsables politiques restent bonnes.
A tout moment, à chaque rencontre, on fait savoir qu’on comptait sur les Églises pour éduquer la conscience professionnelle, intéresser les Congolais au travail, éduquer nos jeunes, améliorer les conditions de la veuve. Vous avez entendu tout haut où nous pourrions être utiles dans l’enseignement : (sciences, physiques et chimie, mathématiques) ...
Cardinal Émile Biayenda
Archevêque de Brazzaville
Août 1974
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