samedi 22 mars 2025
Mes frères
Ntima mieno mie dzuni !
C’est par ce souhait que le Christ ressuscité s’est présenté à ses disciples.
Ceux-ci avaient peur des Juifs et s’enfermaient dans la maison pour échapper de leurs mains. Et quand le Christ apparaît il leur dit : « Pax vobis ».
Et pourquoi cette paix ? Parce qu’il est là, lui le maître de toutes les situations. On ne doit rien craindre en sa compagnie, sous sa sauvegarde. Lui le bon pasteur qui a donné sa vie pour sauver son troupeau. Les ennemis ne pourront rien contre eux du moins contre leur paix intérieure, de même qu’ils n’ont rien par contre sa vie, car mis à mort, il est ressuscité.
Et cette salutation de paix mes frères, le Christ continue de l’adresser à tous les hommes (a nous aussi il dit cela). C’est ainsi qu’il procède avec toute âme. Il ne fait jamais rien par violence. Quand il nous visite, quand il frappe à la porte. C’est dans la paix. Il souhaite sa paix à tous les hommes, à tous les baptisés, à tous ceux qui ont fidèlement suivi les exercices de la semaine sainte, à tous ceux qui ont communié à son corps il souhaite sa paix.
Mais quelle est cette paix que nous souhaite le Seigneur ? A nous autres qui sommes pauvres, malades, pleins de désirs et de vœux insatisfaits ...
Bien sûr que ce n’est pas cela qui constitue notre paix. C’est Dieu lui-même qui est la source. Aussi est-elle au centre, à l’intime de chaque cœur. Elle est fruit du fait que l’on possède en soi le Seigneur, son amitié. Comment cela en menant une vie moralement bonne en vivant en chrétien, du fait que l’on pratique la justice et que l’on s’efforce d’aimer son prochain.
C’est important d’être en paix, avoir la paix.
Dans notre maison, dans notre famille, dans notre village ...
Pour aimer le prochain, pour fuir le mal, pour mettre toute notre confiance continuellement en Dieu seul.
Alors les revers de la vie : pauvreté, la maladie et la mort pourront venir, rien ne nous effrayera parce que le Seigneur sera avec nous.
Ayons mes frères, la paix dans l’âme. Et quand nous avons eu le malheur de la perdre par le péché, ne prenons jamais plaisir de demeurer dans cet état. Allons vite avouer (confession) l’âme contrite et pleine de fermes propos notre déchéance à un prêtre qui nous absoudra au nom du Seigneur. C’est lui, le bon maître qui a prévu ce sacrement pour maintenir en nous cette paix, pour nous garder vraiment et continuellement. Vivant dans son amour et sa paix. C’est pourquoi ce soir là de la résurrection il instituait le sacrement de la confession en disant à ses apôtres et par eux à tous les prêtres : « Recevez le Saint-Esprit. Ceux à qui vous pardonnerez, leurs péchés seront pardonnés. Ceux que vous laissez liés, resteront liés ».
Demandons, mes frères, au Seigneur de nous garder dans cette paix pour qu’en sa paix également nous partions un jour de ce monde.
Ainsi soit-il.
Abbé Émile Biayenda,
Homélie de 1959, à Ste Marie de Ouenzé
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