lundi 2 décembre 2024
Une réflexion du Grand Séminariste Émile BIAYENDA, en 1958
Vous êtes les appelés de Dieu, c’est pourquoi vous aurez vos obligations spéciales, en particulier celle de vous sanctifier.
Le sacerdoce, c’est la continuation de Jésus sur la terre. C’est un acte de bonté digne de Dieu seul qu’il daigne accorder aux hommes, en élisant, parmi-eux, un des prêtres.
Saint Augustin demande des jours de recueillement, de préparation et des prières avant d’être sacré Évêque ; Saint François d’Assise ne voulut que rester diacre toute sa vie, se jugeant, par humilité, incapable de devenir prêtre.
Et moi me faut-il demeurer sans émotion devant cette même vocation ? Oh si j’étais saint, si je comprenais seulement ce qu’est le sacerdoce catholique : remplacer Jésus, faire connaître Dieu aux hommes et les hommes et la terre à Dieu, dire la messe, distribuer Jésus aux autres, pardonner ou retenir les péchés des autres, etc. Dieu, ici-bas, ne prévaut au sacerdoce et c’est parce que Dieu est bon qu’il daigne investir les hommes de pareils pouvoirs.
Oui, c’est un privilège sans mérite de leur part pour eux qui y sont appelés, ainsi avec quel soin, quelle attention ne doivent-ils pas se préparer à cet office si grand et si surhumain.
A quoi servent les curés s’ils ne sont pas des saints, disait une dame chrétienne. Elle avait raison, l’Église n’a que faire de ces avortons de prêtres, le monde n’en veut pas et Dieu les déteste.
Le prêtre doit être un autre Christ. Et Jésus le dit constamment : « soyez saints comme je le suis moi-même ». Qu’à force de nous combattre, nous puissions nous anéantir, et dire ce n’est plus moi qui vis : c’est Jésus qui vit en moi.
On ne sauve les âmes que par la sainteté. Il est certain, disait, à un Séminariste, le vénérable Père Libermann, et l’expérience l’a prouvé mille fois « qu’un prêtre médiocre en fait de science, mais bien avancé dans la vie intérieure et la perfection sacerdotale, sauvera, infiniment, plus d’âmes qu’un prêtre très savant, même grand prédicateur, mais qui ne serait qu’un prêtre commun ». II p.415.
Vie de prière et vie de piété c’est tout.
C’est pourquoi, le Séminaire doit être une école de sainteté. Et, c’est aujourd’hui, en cette conférence qu’il faut commencer à me sanctifier et moi au seuil de mes ordres. Ce serait me tromper si, un jour, ce que je suis en tant que séminariste, je me dérobais à mes engagements.
C’est à ce prix seulement que je plairai à Jésus et dédommagerai l’abus fait jusqu’ici de ses bienfaits.
Quand j’approche un enfant, il m’inspire deux sentiments : celui de la tendresse dans le présent, celui du respect pour ce qu’il peut être un jour.
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