Mgr Bienvenu MANAMIKa Archevêque de Brazzaville

LA MÉMOIRE BIAYENDA

Neuvaine Mars 2019

jeudi 7 mars 2019

Conseil de Coordination pour la Cause de Béatification et de Canonisation du Cardinal Émile Biayenda

Thème :

« Un chrétien ne doit pas être un mauvais citoyen, en raison de sa foi »
Cardinal Émile Biayenda

Neuvaine dédiée au Seigneur pour la Cause du Bon Cardinal Émile Biayenda Du 13 au 21 mars 2019

 


INTRODUCTION

Dans l’Archidiocèse de Brazzaville, chaque année et à la même période nous commémorons l’anniversaire de la mort du Bon Cardinal Émile BIAYENDA.

A cet effet, le peuple de Dieu et les hommes de bonne volonté qui le désirent sont invités à participer à la neuvaine de prières pour la paix et pour implorer au Seigneur l’aboutissement du processus de la cause de béatification et de canonisation de notre vénéré pasteur dont le dossier se trouve encore entre les mains du Postulateur.

Cette neuvaine organisée du 13 au 21 mars dans l’après-midi sera clôturée le 22 mars 2019 dans chaque paroisse à une heure convenable.

N.B. Pour la Cathédrale Sacré-Cœur, une messe pontificale aura lieu le même jour à partir de 15h30.

Que les responsables des paroisses et des communautés religieuses s’organisent pour la réussite de celle-ci.

Les textes bibliques pour chaque jour sont ceux proposés par l’ordo. Les paroles prophétiques du Cardinal Émile BIAYENDA sélectionnées pour la circonstance, nourriront notre méditation.

 


Schémas

1- Chant d’ouverture

2- Prière pénitentielle suivie du Kyrie

3- Paroles du Cardinal Émile BIAYENDA

4- Chant de méditation : « Je crois en Toi mon Dieu »

5- Chant d’acclamation

6- Lecture biblique suivie d’une brève exhortation

7- Récitation du chapelet (avec mystères du jour)

8- Prière universelle (au plus 4 intervenants)

9- Quête (à déposer à la Procure diocésaine)

10- Prière pour la Cause de Béatification et de Canonisation

11- Bénédiction suivie du chant de sortie

N.B. - Le vendredi, la neuvaine est incluse dans le chemin de croix.

À la fin, lire la parole prophétique suivie de 3 Ave Maria.

- Le dimanche, lire la parole prophétique suivie de 3 Ave Maria après la prière post-communion.

- La neuvaine du Cardinal est une prière communautaire. Pour cela, il est préférable de l’organiser dans l’après-midi pour les paroisses de la ville et aussitôt après la messe du matin pour les paroisses de la périphérie et de la campagne ;

- Exceptionnellement, toute la quête de cette neuvaine sera envoyée dans le compte de la cause du Cardinal à Rome.

 

Le Conseil de Coordination

 


PREMIER JOUR

Mercredi 13 mars 2019 :

« Dieu nous aime et Il n’est pas pauvre »

Méditation :

L’Amour de Dieu est là pour nous Paroles prophétiques.

Paroles prophétiques

Frères et Sœurs, Nous avons la chance de connaître les merveilles de l’amour de Dieu pour nous. Chaque fois que nous rejoignons dans la foi le Christ, nous le rencontrons tel qu’il était le soir du Jeudi Saint. Il est le même aujourd’hui : notre Frère et notre Seigneur qui nous introduit dans la famille de Dieu.

Pour tout homme la solitude est une épreuve ; mais pour l’homme sans Dieu, cette solitude est irrémédiable et sans issue ; son horizon ne dépasse par les limites du terrestre.

Chrétien, nous devons reconnaître la chance qui est la nôtre : Le Christ nous arrache à la solitude de l’homme abandonné à lui-même. Nous savons que Dieu nous aime, qu’Il veut notre bonheur ; Il nous l’a prouvé par son Fils Jésus qui est devenu l’un d’entre nous, qui est mort pour nous et qui reste avec nous jusqu’à la fin des temps.

Vivant dans le monde comme les autres hommes, travaillant comme eux et avec eux pour une humanité meilleure, nous vivons aussi avec Dieu, en harmonie avec Lui, nous sommes de sa Famille, Il a fait alliance avec nous. Au-delà des légitimes espérances humaines, nous avons l’espérance de l’éternité bienheureuse.

Soyons-en témoins dans notre monde. Ce témoignage de notre foi et de notre espérance nous devons le donner chaque jour et dans notre vie de chaque jour.

Nous devons aussi le donner dans notre effort pour la construction du Royaume de Dieu sur terre. Les difficultés sont peut-être nombreuses. Mais nous savons que Dieu nous aime et Dieu n’est pas pauvre.

Il y a eu des difficultés à toutes les périodes de l’histoire de l’Église et parfois ces difficultés ont été bien plus grandes que celle de l’Église d’aujourd’hui.

De toute façon l’Amour de Dieu est là pour nous. Le Christ nous a dit ; « Courage, j’ai vaincu le monde ». Nous aussi nous pouvons trouver la force pour continuer notre travail, là où ceux qui nous ont précédé l’ont trouvé.

 

Cardinal Émile BIAYENDA,
Archevêque de Brazzaville,
Messe chrismale 1975

 


DEUXIÈME JOUR

Jeudi 14 mars 2019

Méditation :

Les divisions nous éloignent de Dieu.

La société de consommation envahit nos vies. Nous sommes cependant héritiers de coutumes très belles, malheureusement souvent déformées.

Paroles prophétiques

Vivant dans l’État congolais, examinons notre vie dans notre manière de penser et d’agir, au regard de notre mentalité propre et de nos habitudes religieuses. Entreprenons ce travail courageusement à la Lumière de l’Évangile et en suivant les enseignements du Concile de Vatican II.

L’heure est à l’interpellation personnelle. Cherchons à savoir ce que le Seigneur attend de nous, aujourd’hui. Cette œuvre est grande et belle. N’hésitons pas à demander l’aide de Marie, Notre-Dame du Congo. Supplions l’Esprit Saint de nous assister et de nous donner Lumière et Force.

Tout cela exigera de nous de grands efforts, c’est certain. Il faut du courage pour modifier certaines habitudes de vie. Ne manquons pas de répondre à cet appel de notre Père Céleste que nous transmet, en ce jour, notre Pasteur Universel le Pape Paul VI qui nous demande de nous préparer à la célébration l’an prochain de l’Année Sainte.

Il nous faut vivre ce grand événement à la manière congolaise. Nous voulons aussi le vivre en union avec toutes les autres Églises locales dans un esprit de vrai renouveau spirituel. Ce désir du Saint père se situe dans la ligne de Vatican II. N’est-ce pas pour nous l’occasion unique d’en approfondir l’enseignement de d’y conformer notre vie ?

Ceci nous obligera à nous regarder les uns les autres. Enfants du même Père, nous verrons mieux ce qui nous unit et nous divise. Reconnaissons les obstacles qui entravent l’unité intérieure de notre pays et de notre Église, l’unité entre les chrétiens, l’unité et l’harmonie entre citoyens de notre nation. Que cette réflexion soit faite d’abord sur notre propre vie. Développons-là ensuite en commun avec nos frères.

Ne craignons pas de nous remettre en question, c’est-à-dire de reconnaître nos propres torts. Les divisions qui nous éloignent où nous opposent à nos frères se révéleront à nous. Ne serait-ce pas à cause de notre manque de largeur de vue, à cause de notre manque de foi ? Ne nous manque-t-il pas surtout un vrai désir de vivre selon l’Esprit du Christ ? A nous de répondre. Portons également un regard lucide sur la Société chrétienne et congolaise... telle qu’elle se vit présentement. Nous serons probablement amenés à changer une bonne part de notre comportement humain et religieux. C’est une exigence de fidélité à notre foi personnelle...

Ensuite, seulement, entreprenons le dialogue avec ceux qui ne partagent pas notre conception du monde et de la Société. Soyons d’abord les Témoins d’une foi vécue. La réconciliation et la paix commencent toujours par une conversion profonde de chacun. Cela se traduira par un changement d’esprit dans nos familles chrétiennes, dans nos œuvres, dans nos paroisses.

Si nous désirons un dialogue sincère entre les croyants et avec tous les hommes de bonne volonté, il nous faut accepter et cette conversion personnelle et cet « esprit nouveau » qui transformeront nos Communautés. Par-delà les races, les mentalités, les religions, les fortunes, et les idées qui pourraient nous écarter les uns des autres, nous pourrons alors « rencontrer » les autres au plan de la Fraternité humaine.

 

Cardinal Émile Biayenda, Archevêque de Brazzaville,
Extrait Lettre pastorale sur l’Année Sainte,
le 6 novembre 1975

 


TROISIÈME JOUR

Vendredi 15 mars 2019 :

Méditation :

L’Agneau pascal nous avait libéré

Paroles prophétiques

Nous voudrions que vous preniez de plus en plus conscience de cette mission que le Seigneur nous a confiée : libérer nos frères du mensonge, les libérer du poids de nos traditions et coutumes ancestrales, aider le Christ à réaliser une révolution Vitale dans nos structures anciennes sur le plan social, sans pour autant oublier la libération intérieure et spirituelle, la rupture d’avec le péché, cette aliénation fondamentale, racine et cause de tant de misères et de tant d’injustices.

La foi et la charité doivent de plus en plus pénétrer et informer notre vie de Congolais. Elles doivent cesser d’être un simple vernis accidentel sur notre tréfonds païen. C’est à ce seul prix que notre société se transformera et deviendra réellement le Peuple de Dieu en terre congolaise.

En disant cela nous pensons spécialement, en cette année internationale de la femme, à la transformation qui doit s’opérer dans nos coutumes familiales notamment, comme nous venons de le souligner dans notre récente lettre pastorale sur « la famille » ; nous pensons aussi à la lettre pastorale de notre vénéré prédécesseur, Mgr. Théophile Mbemba, sur les conditions combien inadmissibles, surtout par des chrétiens, imposées aux veuves ; nous pensons aussi à cette autre lettre pastorale que nous vous avions envoyée il y a deux ans, relative aux exigences de l’éducation des enfants. Toutes ces lettres et tout ce que nous avons dit sur l’incompatibilité, sur certains points, de nos traditions et coutumes avec notre foi chrétienne, devraient nous donner à réfléchir sur le sérieux de notre foi et de notre témoignage.

La foi et la charité, mes frères et sœurs doivent imprégner nos cœurs et susciter en nous des façons de faire nouvelles qui, tout en restant en continuité avec les richesses culturelles de nos ancêtres, ennobliront ces dernières et leur imprimeront un cachet spécial, un cachet distinctif que seul, l’esprit de Jésus peut leur donner.

Puisse l’Agneau pascal nous libérer, tous, de nos égoïsmes et de tout ce qui pourrait nous dégrader, nous défigurer et nous faire perdre notre titre de fils de Dieu et de frères de Jésus.

 

Cardinal Émile BIAYENDA,
Archevêque de Brazzaville,
Extrait de l’homélie du 6 avril 1975

 


QUATRIÈME JOUR

Samedi 16 mars 2019 :

Méditation :

Ensemble réfléchissons et cherchons des solutions pratiques de remédiation

Paroles prophétiques

Voici du reste un autre exemple rapporté par l’un d’entre vous : au Lycée Chaminade il y a, cette année, 6 classes de terminales de 260 élèves. En 1958, il n’y avait qu’une classe de terminale avec 4 élèves pour ce même Lycée. Devant ce phénomène, quelles sont nos réactions à nous les adultes ?

Tout au long de cette année, en vous écoutant avec bienveillance les uns et les autres, j’ai été frappé d’entendre très souvent les mêmes mots :

« Nous sommes débordés ; les enfants n’obéissent plus ; les enfants ne travaillent plus, les enfants n’écoutent plus personne ; nous ne savons que faire... ».

Si c’est la voix des enseignants, c’est la même chose : « De notre temps les études, c’était quelque chose, maintenant les élèves ne savent plus rien, ne travaillent plus, n’obéissent plus ».

Et tous, nous rejetons la faute sur l’autre : « C’est la faute des enseignants », disent les parents. « C’est la faute des parents », disent les enseignants ; et tous, à bout d’argument : « C’est la faute de l’État ».

Vous comprendrez facilement que c’est trop facile de rejeter la faute sur un autre. Aurions-nous oublié cette sagesse ancestrale : «  Wa kuma kilawuki, luata m’lelé  » c’est à dire «  Si tu te mets à poursuivre un fou, il faut avoir sur soi un habit  » ; que Jésus lui-même a repris dans son Évangile : « Lorsque tu veux enlever la paille qui est dans l’œil de ton frère, commence par enlever la poutre qui est dans le tien ». (Mt. 7, 3-5).

Véritable marée des jeunes, enfants livrés à eux-mêmes sans discipline ni cadres, rejet de la responsabilité les uns sur les autres, les conséquences d’un tel état de fait sont graves. Monseigneur Théophile MBEMBA, peu de temps avant sa mort, nous mettait en garde contre la généralisation de l’avortement. Combien de jeunes cherchent dans les premiers mois de la conception à faire disparaître la vie qu’ils portent ? Combien de jeunes galvaudent, trahissent le don merveilleux que Dieu nous a donné : celui de transmettre la vie !

Vous comprenez pourquoi cela ne peut durer, qu’il nous faut nous arrêter et ensemble réfléchir et chercher les solutions pratiques que nous pouvons tout de suite apporter.

Aussi, vous invité-je à vous asseoir, simplement, calmement, sans esprit de parti pris ou de polémique, je vous invite à réfléchir et à faire la lumière. Quelles sont les causes de tous ces faits ? Que pouvons-nous faire ? Quelles consignes votre Évêque peut-il vous donner ?

 

Émile Cardinal BIAYENDA,
Archevêque de Brazzaville,
Extrait de la Lettre pastorale 1974

 


CINQUIÈME JOUR

Dimanche 17 mars 2019 :

Qu’aucun chrétien n’ai à être condamné pour manque de conscience professionnelle, pour détournement de fond ou autres malversations commises au détriment de la communauté nationale

Méditation :

On reconnait un vrai chrétien par son sens de l’effort et sa conscience professionnelle

Paroles prophétiques

Vous me posez là une question capitale pour la foi et pour toute la marche vers un but à atteindre. L’Église n’est pas seulement attentive, à ce problème, mais elle s’en inquiète. C’est l’objectif de la formation chrétienne : faire des hommes consciencieux ; et dès le plus jeune âge, le petit chrétien apprend à examiner sa conscience dans tout ce qu’il fait.

Il apprend à être un homme « responsable » devant lui-même, devant Dieu et devant les autres. Il apprend à ne jamais faire « comme si la discipline et la conscience professionnelle dans plusieurs secteurs de la vie du pays, n’existaient pas ».

Vous dites que ce sont des questions qui relèvent du temporel. Pour compléter votre pensée, j’ajouterai : et de l’Église aussi. L’Église, en effet, a reçu de son fondateur la mission de rendre à l’homme la dignité de ce qu’il est, d’apprendre à l’homme à se conduire dignement. Le problème de discipline et de conscience n’est pas un petit problème dans l’Église. Tous les commandements de Dieu aident l’homme à être discipliné, c’est-à-dire à savoir respecter la hiérarchie des choses et des êtres.

Tout le travail de l’Église vise à faire des hommes librement disciplinés et qui font bien ce qu’ils ont à faire par une responsabilité personnelle assumée.

Dans notre pays, l’Église fait tout ce qu’elle peut pour aider le pouvoir temporel dans cette tâche de l’éducation de la conscience professionnelle des Congolais. La Lettre pastorale des évêques du Congo de 1972, a attiré l’attention des chrétiens sur ce qu’ils doivent être : « Qu’aucun chrétien n’ait à être condamné pour manque de conscience professionnelle, pour détournement des fonds ou autres malversations commises au détriment de la communauté nationale ».

Que chaque chrétien s’engage donc généreusement aux côtés de ses autres frères Congolais dans le travail. Qu’il se signale par son sens de l’effort et sa conscience professionnelle. Que ceux qui possèdent la compétence requise s’offrent à coopérer, chacun à son niveau, avec ceux qui sont responsables pour chercher toutes les solutions, voies et moyens pour régler les problèmes de la misère du peuple.

 

Cardinal Émile BIAYENDA,
Extrait de l’interview accordée à M. François ITOUA,
Directeur de la « Voix de la Révolution Congolaise » en février

 


SIXIÈME JOUR

Lundi 18 mars 2019 :

Pour sa gouverne personnelle et en communauté : ne négliger pas ce que disent les rumeurs

Méditation :

Savoir gérer une rumeur

Paroles prophétiques

Le monde a besoin de signes qui rappellent le Sacré, Dieu. Ne nous y dérobons pas. Si nous sommes consacrés à Dieu pour nos frères, nous devons tenir compte d’eux, de leurs paroles, de leurs vœux, de leurs recommandations. Ne les traitons pas d’arrières. Le jour où ils se tairont, où ils fermeront leurs yeux, nous paraîtrons ridicules, ennuyeux à nos propres yeux. Nous serons ce sel affadi, qui, n’est plus bon qu’à être jeté dehors et foulé aux pieds. J’en arrive à certaines de vos propres constatations portant sur le malaise les départs causés par : l’esprit du bloc des Sœurs et du bloc des Abbés ;- le manque de contacts parce que certaines Sœurs ou certains prêtres sont étiquetés par d’autres, Pères, Abbés ou laïcs, je pense qu’il faut bien faire et laisser dire. Je pense qu’il faut tenir compte aussi des rumeurs, de certains « dit-on » pour sa gouverne personnelle et pour une révision et en communauté. Quant à nos rencontres, elles doivent être prudentes et sérieuses. « Ne pas se laisser gagner par je ne sais quel laisser aller, quelle espèce de familiarité de paroles, taquineries, de gestes, etc. » Nos rencontres devraient être édifiantes, pleines de soucis de notre apostolat et des âmes que le Seigneur a placées sur notre route. On dénote un certain manque de discrétion (entre les Sœurs de différentes Congrégations ou entre les Sœurs et les laïcs). Un dicton enseigne que toute vérité n’est pas bonne à dire. Craignons cet autre adage qui dit à peu près ceci : « Je ne suis jamais sorti des hommes, sans être moins homme ». Souvent nous manquons de confiance en nous-mêmes. On a l’impression que la mission de l’Église catholique au Congo tomberait automatiquement si un jour aucun expatrié n’était plus dans nos rangs. Ce que nous ne souhaitons, à Dieu ne plaise ! J’ai même souvent constaté que quelques responsabilités confiées à des prêtres natifs du pays tomberaient s’il fallait se fi er à l’agrément de nos compatriotes en service. Le remède vous l’avez trouvé. D’abord, ce n’est pas de vivre en vase clos. Vous avez pris conscience que vous êtes d’Église et toutes conviées au service du Seigneur non pas en ligne dispersée, mais bien en ordre, sous la houlette d’un Responsable, votre Évêque par la grâce de Dieu.

 

Émile BIAYENDA,
Archevêque de Brazzaville,
29 septembre 1974

 


SEPTIÈME JOUR

Mardi 19 mars 2019 :

«  L’Église ne peut être assimilée aux forces anti progressistes  »

Méditation :

Efforçons-nous d’être fidèle au Seigneur Jésus et de nous engager à la construction de notre pays.

Paroles prophétiques

L’Église, en tant que peuple de Dieu, est un peuple catholique, c’est-à-dire universel. Pour autant les chrétiens ne cessent pas de vivre en pleine solidarité avec leur communauté nationale. Ils partagent, en tout, dans les réussites comme dans les difficultés et l’effort, le sort de leurs concitoyens.

Il a pu arriver dans le passé que dans une partie du monde donnée, l’Église ait paru liée aux classes et aux puissances dominantes ; il est possible aussi que la religion ait pu faire figure d’aliénation, par la suite d’une mauvaise interprétation de la doctrine de l’au-delà. Mais dans quel système ou dans quel peuple n’arrive-t-il pas qu’il y ait des hésitations et même des défaillances ?

Ce n’est pas une raison pour que, dans un pays neuf comme le nôtre, l’Église soit assimilée aux forces anti-progressistes, sans que l’on prenne en considération tout le progrès qui est arrivé par elle. L’Évangile dont nous vivons est un dynamisme de renouvellement. Ce dynamisme n’est pas d’importation, il sort de notre propre peuple. Nos Églises sœurs d’Occident nous ont apporté l’Évangile qui est la Parole de Dieu pour tous les hommes. Cet Évangile a pris racine chez nous et maintenant il germe et il fructifie à partir de nous-mêmes. Il ne détruit pas les valeurs propres de notre peuple, mais leur donne une dimension et un nouveau...

Nous pouvons donc être authentiquement Congolais et chrétiens.

Que chacun s’efforce donc d’être fidèle au Seigneur Jésus et de s’engager à la construction de notre pays, en pleine solidarité avec ses frères.

Puisse le Seigneur, en ce carême, nous éclairer et nous stimuler pour que nous accomplissions, au mieux, notre tâche de chaque jour, dans la charité fraternelle et pour le plus grand bien de notre pays.

 
Brazzaville, le 14 Février 1972

 

Émile Cardinal BIAYENDA,
Archevêque de Brazzaville,
Président de la Conférence épiscopale du Congo

 


HUITIÈME JOUR

Mercredi 20 mars 2018 :

L’unité de la communauté nationale à sauvegarder

Méditation :

Le chrétien doit montrer qu’il a compris l’enseignement de Jésus

Paroles prophétiques

Frères et sœurs, Le Christ nous demande de considérer tout homme comme notre frère. Cette fraternité nous devons d’abord la vivre dans notre grande famille nationale. La justice et l’amour chrétien nous interdisent toute discrimination raciale, culturelle, professionnelle ou régionaliste. Dans une famille tous sont traités selon les mêmes droits et tous s’engagent dans l’effort commun. Or, notre famille est maintenant à l’échelle de la nation.

Dans ce domaine, le chrétien doit montrer qu’il a compris l’enseignement de Jésus : « On vous reconnaîtra pour mes disciples à l’amour que vous aurez les uns pour les autres ». (Jn 13, 35).

D’autre part, l’Église ne veut, d’aucune façon que les chrétiens forment une faction à l’intérieur de la nation. Son rôle n’est pas de diviser mais d’unir dans l’amour. Elle ne réclame pour elle-même, aucun traitement de faveur, mais demande seulement que lui soit appliquée, équitablement, la Constitution nationale, en ce qui concerne la liberté religieuse. Cette liberté ne se limite pas au simple droit de prier dans les édifices religieux ; elle comporte aussi le droit, pour les chrétiens, au niveau des paroisses, de recevoir l’enseignement religieux, d’organiser eux-mêmes la vie de leur communauté, se soutenant ainsi mutuellement, pour porter leur témoignage de chrétiens dans tous les actes de leur vie.

Ceci est conforme à l’engagement pris par notre pays quand il a signé la Charte des Nations-Unies.

Notre pays a d’ailleurs tout à gagner de la contribution d’un chacun, sans qu’il y ait des discriminations en raison de la foi religieuse. Comme nous l’avons largement montré, un chrétien n’est pas un mauvais citoyen, en raison de sa foi. Il souffre généralement autant que les autres de la misère du peuple et aspire autant qu’eux à plus de justice et de prospérité. En raison de sa foi, il possède même un dynamisme qui le pousse à s’engager et à travailler de toutes ses forces pour le bien de son pays.

L’Évangile comporte une authentique exigence de justice et de promotion humaine. Le progrès de notre pays exige que l’on ne divise pas les forces vives en laissant certains citoyens sur la touche en raison de leur foi. Nous reconnaissons donc à tout chrétien le droit de s’engager selon sa compétence dans les structures existantes, à condition qu’il n’ait pas à renier sa foi.

 
Brazzaville, le 14 Février 1972

 

Cardinal Émile BIAYENDA

 


NEUVIÈME JOUR

Jeudi 21 mars 2018 :

Que le sang du Cardinal Émile BIAYENDA versé pour ses frères attire sur son pays la miséricorde du Dieu qu’il a héroïquement servi

Méditation :

La mort du « juste », rachète, pardonne, unit, devient semence et germination de vie.

Témoignage

Le Cardinal Émile BIAYENDA, Archevêque de Brazzaville, est mort le soir du 22 mars dernier. Mort assassiné. La mort d’un martyr.

Sacré évêque en 1970, il devenait archevêque de Brazzaville, le 14 juin 1971. Le 4 mars 1973, le Pape Paul VI le crée Cardinal de la Sainte Église.

Dans son Pays et au-delà, sa mort violente a provoqué consternation et tristesse. C’était un homme simple et très humble, qu’aucun honneur, aucune dignité, ne l’avaient transformé ; le Cardinal Émile Biayenda était un homme de cœur, dont l’accueil, le sourire, le geste, l’attention et le mot personnel étaient d’une limpidité originelle et conquérante. C’était un homme de Dieu, pacifié par Dieu, d’une douceur et d’une charité inépuisables.

Devenu archevêque de Brazzaville, il s’est trouvé, à 44 ans, le jeune chef d’une jeune église en pleine mutation, qui « inventait » à partir de ses traditions, de l’apport missionnaire et des orientations du Concile Vatican II, un visage original d’église chrétienne, dans un pays qui avait opté pour le marxisme.

Pasteur courageux, déjà auréolé par l’épreuve de la torture en 1965, confiant dans les hommes - dans tous les hommes - et confiant dans l’Éprit ; pasteur des villages et des quartiers, il encourageait avec patience et clairvoyance, ses jeunes communautés chrétiennes dans la constance et l’Espérance.

Son âme de pasteur, ses qualités d’intelligence, d’esprit et de cœur, et la vitalité originale de son église, lui ont mérité la dignité de Cardinal. Un proverbe du Kongo dit ceci : « l’homme meurt, son nom demeure ».

Le nom du Cardinal-martyr Émile BIAYENDA demeurera vivant. A l’évidence, dans son pays, il est déjà actuellement l‘un des grands ancêtres. Les circonstances de sa mort, comme aussi l’époque proche de Pâques, portent la grâce de la mort du « juste », qui rachète, qui pardonne, qui unit, qui devient semence et germination de vie.

Oui, son nom est vivant ! il sera béni, honoré, prié plus tard.

 

Père Clément PIERS,
(Prêtre missionnaire,
ancien professeur au Grand séminaire Émile Biayenda)

 


PRIÈRE POUR LA CAUSE DU CARDINAL ÉMILE BIAYENDA

Seigneur Dieu, notre Père, qui as révélé aux hommes par ton Fils Jésus-Christ, les voies du Royaume des cieux et de l’éternité bienheureuse : accorde à ton Serviteur, le Cardinal Émile Biayenda, la grâce d’être glorifié parmi tes élus du ciel, lui qui, par ses vertus et le sacrifice de sa vie, a témoigné sur terre, du véritable amour de Dieu et du prochain.

Par Jésus-Christ, Notre Seigneur.

Amen

 


Prière à réciter à la fin du Chapelet

Seigneur, Toi qui connais la pensée la plus secrète. Tu sais quel souci occupe le cœur de chacun de nous ici rassemblé en ce moment. Je m’adresse à Toi avec la confiance et l’abandon d’un enfant, sûr que tu exauces toujours les prières pour le plus grand bien de nos âmes.

Je Te supplie d’exaucer l’instante supplication que je t’adresse par l’intercession de la Vierge Marie et de tous les Saints pour la Cause de Béatification et de Canonisation du bon Cardinal Émile Biayenda, Notre vénéré pasteur que nous voulons proposer à la face du monde comme modèle de foi.

Je te le demande, Père des Cieux, bien-aimé, qui vis et règnes avec Jésus-Christ, ton Fils et le Saint-Esprit pour les siècles des siècles.

Amen.

 


NOTRE BON CARDINAL A SACRIFIÉ SA VIE

Ref. Notre bon Cardinal a sacrifié sa vie pour que la paix règne dans notre pays (continent). (bis)

1- Ce beau pays qu’il portait dans son cœur et pour lequel, il a versé son sang.

2- Avons-nous vraiment connu la paix ? Avons-nous vraiment vécu dans la paix ?

3- Son dernier message, demande un climat de calme, de fraternité et de confiance en Dieu.

4- Heureux ceux qui meurt pour la paix ; Heureux êtes-vous, les artisans de la paix ;

5- Le sang du cardinal aujourd’hui a triomphé, Peuple de Dieu chantez

Amen (Alléluia) !

 


Chant de méditation :

Je crois en toi, mon Dieu

1. Je crois en toi, mon Dieu, Je crois en toi. Vivant, mystérieux, si près de moi. Dans tous les désarrois, Tu garderas ma foi. Je crois en toi, mon Dieu, Je crois en toi.

2. J’espère en toi, mon Dieu. J’espère en toi Ta main du haut des cieux, Prend soin de moi. Quand sous l’effort je ploie ; Quand sombre toute joie ; J’espère en toi, mon Dieu, J’espère en toi.

3. N’aimez que toi, mon Dieu, N’aimer que toi : Les saints d’un cœur joyeux, ont fait ce choix. Ils ont tracé pour moi, la route vers la croix, Je veux aussi, mon Dieu, n’aimer que toi.

4. Plus près de toi, mon Dieu, Plus près de toi, Pour que Je serve mieux, Reste avec moi. Fais-moi de jour en jour, Grandir, en ton amour. Plus près de toi, mon Dieu, Plus près de toi.

 


 
 
 
Haut de page