Mgr Bienvenu MANAMIKa Archevêque de Brazzaville
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LA MÉMOIRE BIAYENDA


 
 
 
 

ÉMILE CARDINAL BIAYENDA LE VISIONNAIRE

Il savait lire les signes de temps. Il les révélait pendant ses prédications et ses sages conseils. Tous ces messages prophétiques nous les vivons aujourd’hui. Il, c’est le Cardinal Émile Biayenda, le visionnaire, le prophète, le sociologue. Voici quelques extraits de ces paroles prophétiques.

1 - Les prérogatives et responsabilités de l’évêque dans l’église particulière

L’Évêque est l’Aumônier visible qui forme le centre de la communauté chrétienne.

- Il ne doit laisser faire sans son autorisation - appuyée sur l’apport efficace de son Presbyterium par le truchement du Conseil Presbytéral et les doyennés.

- Il ne doit rien laisser faire sans son autorisation, lui-même ne fera rien sans Dieu : c’est sa seule ligne de conduite et la garantie de sa fermeté.

- Pour cela, il sera un homme de prière et de méditation : en effet si la prière de deux personnes réunies possède une telle efficacité, que ne pourra pas la prière de l’Évêque unie à celle de l’Église entière.

- l’Évêque doit en outre être le promoteur des assemblées chrétiennes où les fidèles se sentiront tous frères et citoyens du Ciel.

- Il veillera donc a l’unité de tous répondant ainsi à l’invite du Seigneur : « Paix mes agneaux ! Pais mes brebis ! ». Il sera le BON PASTEUR qui ne s’occupe pas seulement des brebis présentes dans la bergerie, mais, qui part à la recherche de la « brebis perdue » et travaille à y amener celle qui n’y a jamais encore été.

Cardinal Émile Biayenda ;
7 Déc. 1975 à Pointe-Noire.

2 - Aux prêtres :

Collaborateurs directs de l’Évêque dans l’apostolat. Que les prêtres surtout se rappellent que c’est entre les mains de l’Évêque que le Christ fait passer les canaux de la grâce qui sanctifie les hommes… « Donc, n’agissez jamais en dehors de votre Évêque ».

Je veux des prêtres bien formés, intellectuellement forts, pourvus d’une solide doctrine philosophique et théologique, et pastoralement engagés, par une charité sincère et transformant...

Nous devons éviter l’esprit du bloc des Abbés ;

Cardinal Émile Biayenda
(Homélie du 7 Déc. 1975 à Pointe-Noire.)

3 - Aux religieux / religieuses :

La vie consacrée doit développer des relations spirituelles et apostoliques toujours pleines, authentiques, à l’intérieur du tissu ordinaire des communautés chrétiennes en partageant les biens spirituels : le chemin de la foi et l’expérience de Dieu, le charisme et les dons de l’esprit qui la distinguent.

Quand les gens ont des choses à dire de bon ou de moins bon sur celui-ci ou celui-là, ils viennent voir le Cardinal. « La maison divisée contre elle-même tombera ».

Ne nous y dérobons pas. Si nous sommes consacrés à Dieu pour nos frères, nous devons tenir compte d’eux, de leurs paroles, de leurs vœux, de leurs recommandations. Ne les traitons pas d’arrières. Le jour où ils se tairont, où ils fermeront leurs yeux, nous paraîtrons ridicules, ennuyeux à nos propres yeux. Nous serons ce sel affadi qui n’est plus bon qu’à être jeté dehors et foulé aux pieds.

J’en arrive à certaines de vos propres constatations portant sur le malaise les départs causés par :

- l’esprit du bloc des Sœurs, des Frères et du bloc des Abbés ;

- le manque de contact parce que certaines Sœurs, certains Frères sont étiquetées par d’autres...

Mgr Emile Biayenda
Brazzaville, le 08 Septembre 1971

4 - Aux Séminaristes :

On y va aux maisons de formation pour y travailler, y aller chercher Dieu et sa volonté sur vous, d’y aller avec un esprit bon, docile, un esprit de fraternité, d’équipe, un esprit généreux, soucieux de faire de vos communautés une véritable famille, une pépinière qui aide les vocations hésitantes, frivoles à s’affermir. Fuyez la médiocrité, fuyez la frivolité. Songez à ces personnes que vous avez rencontrées et qui, dans la recherche du bonheur, savent mettre à la première place les biens moraux, les biens de l’homme corps et âme.

Cardinal Émile Biayenda
27 septembre 1973

5 - Aux laïcs

Les laïcs ont aussi leurs droits et devoirs découlant de leur appartenance au corps mystique de Christ, de par leur baptême. Le laïc a un rôle privilégié dans le témoignage au sein des institutions séculières, qu’elles soient politiques, économique, sociale et culturelle.

Abbé Biayenda 1967

6 - Aux familles chrétiennes :

L’héritage familial, voilà un autre tabou : Pourquoi les enfants sont-ils considérés comme des étrangers dans la famille, après la mort de leur père. Certes, il est souhaitable que l’État légifère sur ces points et en particulier sur les problèmes de la succession : qu’il fasse en sorte que la veuve et les enfants soient respectés dans leurs droits. Et que ceux qui ont pris conscience de cette justice et qui s’efforcent de la mettre en pratique soient soutenus par la loi.

Cardinal Émile Biayenda
Lettre de Carême 1974

7 - Aux catéchistes :

Pour l’avenir de nos Églises, il faut que les jeunes gens, filles et garçons, s’engagent au service de l’Église, pour initier les plus jeunes aux vérités de la foi, à la lecture de l’Évangile, à la pratique des vertus chrétiennes et à la vie en Église.

Session de l’ACECCT

8 - Aux fraternités catholiques :

« Vous n’êtes pas un « muziki », vos statuts sont clairs là-dessus et merci de ce qu’ils sont clairs. Tenez-vous et demeurez sans cesse conscientes qu’en tout et partout comme les disciples d’Emmaüs ».

Le 20 octobre 1973 à Brazzaville

9 - Aux agents de santé (CDPS)

Pour une guérison intégrale de l’homme, il est nécessaire que le personnel soignant, ou tout agent de santé, fasse avec le malade, l’expérience de Jésus souffrant : c’est-à-dire qu’au-delà des soins, il faut viser un accompagnement, un cheminement dans la foi : d’où il vous faut une formation spirituelle.

20 septembre 1975

10 - Aux jeunes

Chers jeunes, sachez-le bien vous êtes les premiers agents de votre propre formation et de votre éducation. Ne vous laissez pas distraire par qui que ce soit. Préparez-vous aux responsabilités qui vous attendent demain, dans le respect, l’obéissance et l’humilité

7 octobre 1972

11 - Aux Légionnaires

Il faut réciter le Rosaire chaque jour, car une multitude de grâces y sont attachées : on obtient beaucoup de Dieu avec cette invocation de la Vierge Marie Notre Mère. Elle nous aime beaucoup. Ceux qui la prient par le Chapelet deviennent bien vite ses privilégiés.

Émile Biayenda 1952

12 - Au Conseil Œcuménique (COECC) :

Il faut vivre l’œcuménisme non pas uniquement lors des célébrations des cultes organisés pendant la semaine de prière pour l’unité des chrétiens, mais toutes les fois que nous avons l’occasion : mariage, veillées funèbres et d’autres célébrations liturgiques ou manifestation à caractère social auxquelles on veut donner un caractère œcuménique, par exemple : une œuvre sociale comme la construction d’une salle de classe ou d’un pont, le nettoyage de route qui nécessite la collaboration de l’effort des chrétiens d’Églises diverses.

(Lettre past. 29 sept.1973)

13 - L’Éducation des enfants :

Elle doit viser au plein épanouissement de la personne humaine. C’est dire que l’éducation n’a pas pour cadre unique l’école. Ce que nous pensons trop souvent. Il ne s’agit pas de se débarrasser sur les enseignants d’une responsabilité qui nous incombe à nous parents.

L’éducation, c’est toute la vie de l’enfant, c’est la maison, c’est le mouvement des jeunes, c’est le terrain de sports.

L’éducation des enfants revient en propre aux parents qui doivent jouir de la liberté de donner à leurs enfants, l’éducation qu’ils souhaitent. Puis à l’État dont le rôle est aussi très important. Il est le gardien du bien commun. Enfin, de l’État, parce qu’elle a pour fonction d’annoncer la voie du Salut, de communiquer aux croyants la vie du Christ et les aider par une attention constante à atteindre le plein épanouissement de cette vie du Christ.

(Lettre past. Carême 1974)

14 - Aux militaires (Aumônerie militaire)

Vis-à-vis de tous ceux qui posent des actes mauvais dans la société, que la Force de l’ordre aide la population à vivre dans sérénité et la paix.

Mgr Émile Biayenda 1976

15 - Sur le pardon : (Commission Justice et paix)

Il ne faut jamais cultiver la haine en soi, il faut pardonner même à vos ennemis, il faut les aimer comme Dieu nous le demande : car le pardon est un don de Dieu dans le Christ.

Abbé Émile Biayenda, Lyon 9 février 1968

16 - Sur l’Unité de la Communauté Nationale

Le Christ nous demande de considérer tout homme comme notre frère. Cette fraternité nous devons d’abord la vivre dans notre grande famille nationale. La justice et l’amour chrétien nous interdisent toute discrimination raciale, culturelle, professionnelle ou régionaliste. Dans une famille tous sont traités selon les mêmes droits et tous s’engagent dans l’effort commun. Or, notre famille est maintenant à l’échelle de la nation. Dans ce domaine, le chrétien doit montrer qu’il a compris l’enseignement de Jésus : « On vous reconnaîtra pour mes disciples à l’amour que vous aurez les uns pour les autres ». (Jn 13, 35).

17 - Sur la paix et la réconciliation

La réconciliation qui souvent nous demande beaucoup d’efforts de renoncement est celle aussi qui nous procure la Paix. Notre mère l’Église et Saint Père le Pape nous convient à prier tous les jours pour la paix et de façon spéciale le 1er jour de l’An. Le Pape écrit à cette occasion adresse un message à toutes les Église et à toutes les personnes responsables des nations. Tout le monde aspire à la paix, et cette paix, nous dit la Pape, dépend aussi de toi, de vous, de moi de nous tous.

Chers frères, désirons ardemment la paix au fond de notre cœur, prions sincèrement pour la paix, demandons cette paix au Seigneur qui a dit : « mes pensées sont des pensées de paix et non de tristesse ». Le pays du Christ manque de paix. En ce moment des hommes de bonne volonté sont rassemblés à Genève pour y chercher des solutions de paix. Nous prions pour eux.

Cardinal Émile Biayenda
25 déc. 1973 à Ngangouoni

 

 


 
 
 
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