Mgr Bienvenu MANAMIKa Archevêque de Brazzaville
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LA MÉMOIRE BIAYENDA


 
 
 
 

La haine, l’insécurité, l’injustice, l’égoïsme, les divisions, l’irrespect de la vie, les meurtres sont une conséquence d’oubli des conseils du Seigneur

Mes frères,

Le Seigneur, nous invite à progresser dans notre vie fraternelle, il nous apprend à regarder l’autre : tout homme est un frère, quelle que soit sa faiblesse, sa misère. On est dessus des couleurs, des langues, du pays : Jeux Olympiques. Le pécheur n’est jamais quelqu’un que l’on rejette après l’avoir condamné, c’est un homme à sauver. Jésus lui-même ne voit autrement ceux qu’il rencontre.

Pour pardonner, il faut une démarche fraternelle auprès de celui qui nous a offensé, seul à seul, en équipe, en Église, en prière... Il ne sert à rien d’attendre qu’il vienne présenter ses excuses. Rendez le mal par le bien.

Toute communauté chrétienne vraie est orientée vers les pécheurs : par son attitude fraternelle, elle les dispose au repentir. La communauté chrétienne exprime toute sa vie dans la prière. Rassemblés pour écouter la parole de Dieu, pour prier fraternellement, les chrétiens qui célèbrent l’Eucharistie se tournent d’un même cœur confiant vers le Père.

Aujourd’hui ne fermons pas notre cœur, mais écoutons la voix du Seigneur, elle nous heurte. L’évolution de nos mentalités.

Jésus donne des consignes à ses apôtres. C’est au cours d’entretiens sur la vie de la future communauté des croyants que Jésus prononce les paroles que nous venons d’entendre dans Matthieu 18,15-20.

Si ton frère commet un péché : Le péché existe donc : offenser Dieu, offenser le prochain, nuire autrui. Nos premiers parents ont péché par refus d’obéissance, par orgueil. Et le fils de Dieu est venu pour le salut des pécheurs.

Va lui parler seul à seul, montre lui sa faute, cela s’adresse à chaque croyant d’indiquer à l’autre son péché, de l’aider à en sortir. Ce qui suppose pour soi un certain effort aussi de faire le bien soi-même.

Une œuvre de patience qui exige à recommencer non plus seul, mais avec plusieurs, puisque Dieu nous a crée en société et a voulu nous sauver en Église.

Travail en échelon : individuel, avec d’autres, en Église

Le devoir de l’autre ; de celui qui s’est trompé de voir dans les démarches, les conseils des autres une intervention de Dieu, son doigt et sa volonté de nous sauver. Celui qui refuse de nous écouter, cependant écoute les personnes de bien et les exhortations de l’Église elle-même, doit encore être considéré comme un païen et un publicain, c’est-à-dire, un être qui doit retenir notre attention et nous dicter tous les moyens possibles pour le gagner à la vie de Dieu.

Vraiment je vous le dit, tout ce que vous aurez lié sur la terre sera lié dans le ciel. Jésus parle aux apôtres, aux colonnes de l’édifice de son Église. Lui qui est Dieu et qui ne saurait faire des choses à moitié, laisse à son Église des pouvoirs et des signes efficaces de réconciliation de l’homme avec son frère, avec la communauté, la société, avec Dieu : c’est le sacrement de pénitence, de l’aveu de nos fautes, suivi de ferme propos de nous corriger et de nous efforcer sur le chemin du bien.

Mes frères, la haine, l’insécurité, l’injustice, l’égoïsme, les divisions, l’irrespect de la vie, les meurtres etc., qui sont devenus partout comme l’air que respire nos poumons sont peut-être un signe ou une conséquence d’oubli des conseils du Seigneur, de son Évangile (Mt.18,15-20).

Que faire ? Quel comportement adopter ? C’est le Seigneur qui nous guide encore : « Oui, vraiment, je vous le dis : si deux d’entrevous sur la terre s’entendent pour demander quelque chose... ils l’obtiendront de mon Père qui est aux cieux. Quand deux ou trois sont réunis en mon nom, je suis là, au milieu d’eux ».

Nous savons que là où il y a Jésus, Dieu : là il y a la vérité, la vie, les vrais biens, la prière : choses et éléments vers lesquels tendent les hommes, l’humanité, les pays, les continents. Pas seulement deux ou trois qui se réunissent, mais des centaines d’hommes, des pays entiers qui œuvrent pour la paix. Mais se réunissent-ils là chacun avec une conscience craignant Dieu ?

Nous qui sommes ici, nous y sommes pour honorer le jour du Seigneur. Nous sommes réunis ici au nom de l’Église, en vertu de nos sentiments de foi, au nom du Seigneur qui nous parle par les Écritures et qui sera présent parmi nous dans le sacrement de l’Eucharistie. Le 1er de chaque année, le Saint Père a consacré ce jour à la prière pour la paix. Un Évêque du Burundi avait dit :«  luttons pour la paix : lorsque la guerre survient tout le monde est concerné et lorsque la paix fait défaut le progrès s’arrête : personne ne travaille dans la peur  ». Nous n’aurons pas la paix aussi longtemps que l’esprit ne s’affermit pas en nous, aussi longtemps que tous les hommes, surtout les chrétiens, ne vivent pas l’amour du Christ.

Prions donc tous, afin que nous soyons sincèrement chrétiens dans la fraternité.

Mgr Émile BIAYENDA, Archevêque de Brazzaville,
23e dimanche ordinaire 1972

 


 
 
 
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