Mgr Bienvenu MANAMIKa Archevêque de Brazzaville
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LA MÉMOIRE BIAYENDA


 
 
 
 

« Si les Congolais reconnaissent que le Cardinal Biayenda est mort pour la paix, pourquoi sa cause ne semble-t-il pas être l’affaire de tous »

Processus de la Cause de béatification et de canonisation

Le martyre du Cardinal Biayenda Émile, c’est le témoignage de la foi, consacré par le témoignage du sang.

Martyr (en grec) signifie étymologiquement, témoin. Qu’il s’agisse de témoignage, sur le plan historique, juridique ou religieux.

Mais, dans l’usage, établi par la tradition chrétienne, le nom de martyr s’applique exclusivement à celui qui donne le témoignage du sang. Cet usage est déjà attesté dans le Nouveau Testament (cf Ac.22,20). Le martyr est celui qui donne, par fidélité, au témoignage rendu à notre Seigneur Jésus-Christ. (cf. Ac.6,16).

Émile Cardinal Biayenda ne l’avait-il pas fait le 22 mars 1977, pour l’Église du Congo, lorsque le pays avait perdu, pour la première fois de son histoire, son premier chef d’État en plein exercice ? Conscient que celui-ci devait être plongé dans une guerre civile, le Cardinal Émile Biayenda, lança un appel pathétique : «  A tous frères croyants du nord, du centre et du sud, en mémoire du président Marien Ngouabi, nous voulons qu’aucun geste déraisonnable ne puisse compromettre un climat de paix que nous souhaitons tous…  ». Ce jour-là, lorsqu’il prononçait pour la dernière fois, ce message de paix et de réconciliation, le bon Cardinal Biayenda avait le souci de son peuple et de son pays, le Congo. « Ah ! si, un jour, toi ma sœur, mon frère Congolais, tu avais compris le message de paix, le Congo ne sombrerait pas dans les différentes guerres fratricides et inutiles que nous avons connues, et que les autres appellent «  la bêtise humaine  » ».

En prenant la route d’Itatolo et plus précisément sur la montagne de Djiri, dénommée aujourd’hui, « Mont Cardinal », le Prince de l’Église Catholique Émile Cardinal Biayenda, sachant bien que ce n’était pas sa vie qu’il fallait sauver mais celle de Jésus et des autres, a tout simplement mis sa foi dans les paroles de Jésus : «  N’ayez pas peur des gens qui tuent le corps, car ils ne peuvent pas tuer la vie qui est en vous. Celui que vous devez respecter avec confiance, c’est Dieu...  »

Les martyrs ne sont pas une catégorie de bienheureux et de saints, à côté d’autres, ni même des Saints de première catégorie. Ce sont, au contraire, les Saints, qui pour être reconnus tels, doivent, d’une façon ou d’une autre, avoir vécu ce que les martyrs ont montré par leur soif.

Le Concile Vatican II ne dit pas autre chose : «  le martyre est la preuve suprême de l’amour, et si cela n’est donné qu’à un certain nombre de chrétiens, tous doivent suivre Jésus-Christ, sur le chemin de la Croix  ».

Or, c’est bien dans ce contexte de jugement de vie ou de mort pour ceux qui confessent le nom de Jésus que naît le martyre, au sens chrétien du terme. Si, aujourd’hui, l’assassinat de Biayenda a suivi cette logique, mais pourquoi sa béatification et sa canonisation ne semblent-elles pas être l’affaire de toutes les filles et tous les fils du Congo ?

Abbé Raoul BITADI

 



 

Paroisse St Jean Marie Vianney de Mouléké

L’éclosion des vocations sacerdotales et religieuses due grâce à la prière d’intercession de l’Abbé Émile Biayenda

L’Abbé Émile Biayenda, alors Vicaire à Sainte Marie de Ouenzé, avait la mission de desservir la communauté chrétienne de Mouléké. Dans cette communauté, située en plein quartier « Indochine » appellation donnée à cause des actes crapuleux qui s’y déroulaient souvent, le jeune prêtre s’y trouvait comme un poisson dans l’eau. Il connaissait presque, par cœur, les noms des différentes familles de Mouléké, qu’il visitait souvent pour fortifier leur foi.

Pasteur, selon le cœur de Dieu, l’Abbé Biayenda savait partager les joies et les peines du peuple chrétien à sa charge. Il était d’une simplicité indicible parmi les fidèles laïcs du Christ. Cette simplicité ou ce style de vie qui caractérisait celle du Saint Curé d’Ars, dont il voulait, à tout prix, suivre les pas et le prendre pour modèle de vie sacerdotale. Ce désir de conformer sa vie à celle de Jésus-Christ, à l’exemple du Saint Curé d’Ars, était grandissant dans le cœur de l’Abbé Émile Biayenda, nouveau Curé de la Paroisse de Mouléké, qu’il avait dédiée en 1958 à « Saint Jean-Marie Vianney » pour le patronage.

Pour mieux connaître la spiritualité du saint patron de sa nouvelle paroisse, le Curé Émile s’était rendu à Ars, en France, pour visiter l’œuvre grandiose de Saint Jean Marie Vianney, prêtre admirable et passionné pour le service de Dieu et de l’Église. Il était tellement comblé de ce pèlerinage, que le jumelage entre les paroisses de Mouléké et Ars n’avait pas tardé à se conclure, en bonne et due forme.

Les anciens de Mouléké, du temps de l’Abbé Biayenda que nous avons consultés, reconnaissent tous que le Curé fondateur de leur paroisse avait vraiment réussi, à son époque, à faire de la paroisse de Mouléké une paroisse jumelle de celle d’Ars. Vu que comme à Ars, il faisait bon vivre et bon prier à Mouléké. De même, Ars soutenait Mouléké à plusieurs égards. La paroisse de Mouléké rayonnait de l’amour sans frontière du Christ. Nombreux y venaient en pèlerinage. Toutes les familles se connaissaient et se visitaient. Leurs enfants se fréquentaient, sans distinction aucune. Bref, l’on était fier d’être à l’école de l’Abbé Émile Biayenda. Il priait beaucoup pour les vocations sacerdotales, religieuses et conjugales. L’Abbé Émile Biayenda voulait faire de la paroisse saint Jean Marie Vianney de Mouléké, qu’il avait fondée, le berceau des vocations dont l’Église a besoin. Surtout que le Saint Curé d’Ars demeure le Saint patron des vocations sacerdotales et religieuses.

Il est donc sans contexte que la prière d’intercession de l’Abbé Émile Biayenda pour l’éclosion des vocations sacerdotales et religieuses à Mouléké, commence à porter du fruit, en abondance, car de nos jours, la paroisse Saint Jean-Marie Vianney de Mouléké compte vingt prêtres, tous fils de cette paroisse, à savoir quinze diocésains, deux dominicains, deux sacrementains et un spiritain. Plus d’une vingtaine de filles de Mouléké sont religieuses, toutes congrégations confondues. Les frères religieux sont plus de deux. Quant aux jeunes filles et jeunes gens qui s’y préparent, ils sont légion.

En fin de compte, nous voulons signifier, au nom de la foi, que Dieu exaucera les prières que nous lui adresserons, en esprit et en vérité, par l’intercession du Bon cardinal Émile Biayenda, pour qui, nous sollicitons du Seigneur la grâce d’être glorifié parmi les élus du ciel. Lui qui, par ses vertus et le sacrifice de sa vie, a témoigné sur terre du véritable amour de Dieu et du prochain, par Jésus le Christ notre Seigneur.

Amen !

Abbé Séraphin KOUALOU KIBANGOU
13e prêtre de Mouléké
Vicaire à St Michel de Goma Tsétsé

 


 
 
 
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