Mgr Bienvenu MANAMIKa Archevêque de Brazzaville
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LA MÉMOIRE BIAYENDA


 
 
 
 

« La Famille »

Analyse de la Lettre Pastorale du Carême 1975 du Cardinal Émile BIAYENDA,
par l’Abbe Pierre Julien TOUNGADIO

La première partie de cet article, avait été publiée dans le numéro 80 de juin 2006. Nous poursuivons la publication de la réflexion de M. l’Abbé Julien Toungadio, sur la lettre pastorale de Carême, écrite en 1975, par le Cardinal Émile Biayenda.

Les mutations profondes que connaît la famille congolaise interpellent tous les fils de ce pays, quels que soient leurs statuts sociaux. Devant cet état, les Évêques ont pris la parole et se sont exprimés différemment. Conscient de la mauvaise pente que prenait la famille congolaise, le Cardinal Émile Biayenda a écrit une lettre pastorale sur la famille, pendant le carême 1975. C’est une prise de position de l’Église pour retrouver l’identité de la famille chrétienne.

La lettre pastorale de 1975 nous a aidé à comprendre les sources d’inspiration de l’Archevêque de Brazzaville. Car, il n’est pas le premier à élaborer une pastorale sur la famille congolaise. Tous ses prédécesseurs se sont prononcés sur la question. Déjà, le PCT, le parti unique, parti État, au pouvoir, à l’époque, pensait ternir à Brazzaville, un colloque sur la famille, après les assises du deuxième congrès ordinaire.

La prise de position du Cardinal Émile Biayenda contenue dans sa lettre pastorale sur la famille, en 1975, témoigne du souci qui l’anime pour le mieux-être du troupeau qui lui a été confié par le Seigneur. Le Cardinal Biayenda propose des solutions adéquate, par rapport à la crise que connaît la famille congolaise, dont voici les grandes articulations et les grandes affirmations.

L’Évangélisation de la famille comme premier remède à la crise que connaît la famille congolaise.

Cette dernière doit commencer par l’Église domestique, en définissant les tâches de chaque membre du foyer chrétien. Les parents ont la mission d’annoncer l’évangile aux enfants dans le foyer. Ils font découvrir les valeurs évangéliques à leurs enfants dans la vie du foyer. Les enfants ont, aussi la charge d’évangéliser les parents quand ceux-ci ne connaissent pas encore Dieu. C’est en cela que la famille devient la lumière dans le quartier, mieux encore dans le milieu de vie.

Devant les tumultes sociopolitiques du Congo, nous devons garder l’espérance pour ne pas céder le pas au désespoir. Devant cette perspective, la mission de l’Église est essentiellement un témoignage d’espérance.

L’Évangélisation permanente de l’Église est le signe du renouvellement incessant qui s’opère au cœur de l’humanité. Elle témoigne de la possibilité de transformer, sans cesse, notre quotidien, comme le relève l’Abbé Paulin POUCOUTA : « le monde est en pleine tempête. L’Afrique est en ébullition. Tout tournant important est difficile à négocier ( ... ). La mission de l’Église est de continuer à témoigner d’une espérance forte et réaliste qui s’enracine dans la mort et la résurrection de l’Agneau ».

A l’issue de notre étude sur la lettre pastorale du Cardinal Émile Biayenda, de 1975, nous ne prétendons pas avoir épuisé tous les problèmes que pose la famille, aujourd’hui, Face aux problèmes sociaux du moment, nous pouvons pousser notre réflexion plus loin, en disant : si le Cardinal Émile Biayenda était encore des nôtres, il aurait dû aborder, par exemple ; les problèmes : de la catéchèse qui n’est plus pris au sérieux, des enfants abandonnés, des enfants de la rue, des vieux accusés de sorcellerie, le sort des veuves expulsées du toit conjugal et traitement des orphelins, des divorces libéralisés, des jeunes filles qui se promènent à moitié nues, à travers les artères et, bien sûr, d’autres fléaux qui minent notre société.

Qu’à cela ne tienne, le Cardinal Émile Biayenda, en 19 ans de vie sacerdotale dont 7 ans d’épiscopat, a pu apporter sa pierre à l’édifice. Quitte à nous de découvrir et de lire avec les yeux du cœur toutes ses lettres pastorales, homélies et orientations pastorales, que nous propose la Mémoire Biayenda, pour comprendre ce que voulait l’homme à son époque.

 


 
 
 
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