Mgr Bienvenu MANAMIKa Archevêque de Brazzaville
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LA MÉMOIRE BIAYENDA


 
 
 
 

Le Cardinal Biayenda a toujours été sensible au témoignage de foi des Bienheureux et des Saints

L’exemple des bienheureux stimulés

L’Église accorde une grande importance à la béatification et à la canonisation de ses serviteurs défunts ; elle en fait aussi une source d’édification spirituelle des chrétiens. Par la Sacrée Congrégation pour les Causes des Saints, l’Église donne les lois qui régissent ces actes religieux.

Au sens strict, la béatification est l’acte par lequel le Pape place une personne au rang des « bienheureux » (en latin beati), et la canonisation celui par lequel il l’inscrit sur la liste officielle (Canon) des saints.

En effet, la béatification et la canonisation ont pour but, de la part de l’Église, de proposer en exemple, au peuple chrétien, le témoignage d’un de ses membres défunts (désigné dans le langage sous le titre de Serviteur de Dieu), et d’autoriser ou prescrire un culte public en son honneur. Ce culte public se traduit par l’attribution du jour de fête au calendrier (généralement le jour anniversaire du décès, et donc la « naissance au ciel »), avec honneur plus ou moins solennel rendu au saint ou au bienheureux, pendant l’office et la messe du jour de sa fête : le culte public se traduit aussi par la possibilité d’exposer des images et des reliques dans les églises ; en outre, le saint ou le bienheureux peut être pris comme patron (de personnes, de paroisses etc., le tout dans les limites définies par l’autorité ecclésiastique).

Comme beaucoup de chrétiens, le Cardinal Biayenda a toujours été sensible au témoignage de foi des bienheureux et des saints. Se trouvant à Rome, dans le cadre des célébrations de l’Année Sainte, il a la joie de participer à des cérémonies de béatification. Pour assister à celle de Marie-Thérèse Ledochowska, fondatrice des Sœurs de St Pierre Claver, Mgr Biayenda commence par aller rendre une visite de courtoisie aux dites Sœurs. Il prie sur la tombe de cette servante de Dieu et visite la chambre où elle est morte (en 1922). Il prolonge son séjour jusqu’au 20 octobre, date retenue pour la cérémonie de béatification de Mère Ledochowska. Avant ce jour, une autre pieuse cérémonie a lieu à la Basilique Saint Pierre. Le pape Paul VI proclame « Saint » un évêque irlandais, martyr, le Bienheureux Olivier Plunkett (1625-1681). L’Archevêque de Brazzaville digère avec parcimonie ce témoignage : « Un modèle de fidélité à sa foi, à l’Église, à ses fidèles, pour nous, autres évêques et une imitation de tous les fidèles à écouter la voix de leurs pasteurs ».

Voilà qui ressemble à une confession : Émile Biayenda est évêque, il a déjà connu la prison et a parcouru quelques antichambres du martyre ; il s’applique à rester fidèle à sa foi et à l’Église ; il s’est toujours dépensé à accorder la vie des fidèles de l’Église du Congo avec l’Évangile et la voix de leurs pasteurs La canonisation de Mgr Plunkett active, en lui, le désir d’être consommé par le martyre et la sainteté. Le pourra-il un jour ? Il se met à l’école des bienheureux et des saints, avec l’assiduité et l’enthousiasme d’un petit séminariste de Mbamou.

Durant ce séjour romain, l’accord lui est donné par Mgr Geordes Ablewicz, au Pontificio Collegio Polacco, sur les deux prêtres polonais qui doivent, en qualité de fidei donum (don de la foi) travailler à Brazzaville. Il s’agit de Joseph Zivbron et Stanislaw Pawlowski. Ils viennent du diocèse de Tarnow et seront au Congo, après avoir étudié le français à l’Alliance Française, à Paris.

Le dimanche 19 octobre 1975, une autre occasion est donnée au Cardinal Biayenda de se mettre de plus près à l’écoute des témoins de la foi. Le Pape Paul VI proclame bienheureux quatre serviteurs de Dieu.

En ce dimanche, l’Église Catholique célèbre aussi la Journée des Missions En cette Année Sainte, elle est aussi la Journée des Catéchistes du monde entier. Plusieurs d’entre eux sont venus à Rome, et le Saint Père les décore pour leur participation à l’œuvre de l’évangélisation. Le Cardinal Biayenda est heureux d’y compter Tata (papa) Pierre Nkouka, maître catéchiste de la paroisse Notre-Dame Auxiliatrice de Voka (Boko).

Le cœur comblé, l’âme édifiée par toutes ces célébrations, le Cardinal Biayenda quitte Rome le 20 octobre 1975, pour Paris. En France, il reprend des itinéraires déjà connus Strasbourg. Bischheim, Ribeauvillé où repose maintenant Mère Adrienne, décédée le 25 janvier dernier, Freland, Hattstatt.

Visites messes, soupers, parents des missionnaires, religieuses et prêtres congolais aux études, c’est un vaste programme qui est minutieusement réalisé. Chacun trouve toujours bon accueil. Le retour à Brazzaville a lieu, sous la protection de tous les saints, ce 1er novembre 1975.

Abbé Albert NKOUMBOU
Extrait de la Biographie du Cardinal Émile Biayenda (à paraître)

 


 
 
 
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