Mgr Bienvenu MANAMIKa Archevêque de Brazzaville
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LA MÉMOIRE BIAYENDA


 
 
 
 

Il y a 48 ans, Mgr Théophile Mbemba procéda à la bénédiction de l’église Notre-Dame de Bacongo

29 juin 1963 – 29 juin 2011

L’église Notre-Dame de Bacongo a été solennellement bénie le 29 juin 1963 par Mgr Théophile MBEMBA, Évêque coadjuteur de Brazzaville. La cérémonie s’est déroulée à 16 heures en présence de : Mgr Michel Bernard, Archevêque de Brazzaville ; Messieurs Dominique Nzalakanda, Ministre de la justice et garde des sceaux, représentant le Chef de l’État, OCKOMBA, Ministre des travaux publics, des transports, de la construction, de l’urbanisme et de l’habitat ; Alphonse Massamba-Débat, ancien ministre, Raphaël Ndéko, Prosper Locko et le député Portella. On y notait aussi la présence des membres du Corps diplomatiques, du Général Kergaravat, délégué de la zone n° 2 ; des Maires adjoints ; des chefs et notables de l’agglomération de Bacongo et de nombreux prêtres séculiers, missionnaires, ainsi qu’une foule nombreuse des fidèles.

Cette bénédiction a consisté en une procession à l’extérieur et à l’intérieur de l’église, procession au cours de laquelle l’évêque procède à l’exorcisme des lieux en prononçant des formules de prières rituelles.

La musique mixte de la Garnison prêtait son concours à l’exécution des cantiques, des morceaux religieux, tandis que la chorale de Notre-Dame de Rosaire était également à l’œuvre. Dans une homélie d’une haute tenue.

Monseigneur Théophile MBEMBA devait notamment déclarer : « La Foi enseigne que Dieu est partout... Il n’habite pas dans des temples faits de mains d’hommes : les plus magnifiques restent étroits et mesquins, au regard de l’immensité de l’univers. Et l’univers est encore un temple trop petit pour contenir Dieu. Cette foi, cependant, n’empêche pas les chrétiens de construire des églises, non pas pour y enfermer Dieu - mais pour lui faire un séjour à l’exclusion de tout autre - pour s’y réunir, pour y prier dans la charité, pour rendre à Dieu un culte sincère.

Cette église dont l’originalité a pu nous surprendre, parce qu’elle apparaît massive et fermée, nous étonne à l’intérieur par sa lumière et son recueillement, son dépouillement, sa pureté, son mérite : point de curiosité pour distraire notre attention : la croix du Christ et l’Autel du Sacrifice de la messe sont vraiment comme il se doit - l’Ame de cette église.

Nous y viendrons donc pour prier avec confiance, implorer le Dieu de miséricorde pour nos fautes, participer au sacrifice qui a sauvé les hommes. Cette église, harmonieuse et solide possède une armature de fer, de béton, enserrant les blocs de ciment, sa charpente... Cette structure, cette rigueur et cette harmonie sont aussi un symbole. C’est que nous sommes une église vivante.

Cette église est nôtre : le gigantesque « Ngongui », le motif architectural de l’entrée la fait congolaise. Mais l’église vivante que nous formons ne se réduit pas à ces petites dimensions : au-delà de notre paroisse, nous sommes l’église du Diocèse de Brazzaville, l’église d’Afrique, l’église universelle. La véritable charité doit supprimer nos mesquineries, notre amour-propre, nos antagonismes pour que nous soyons dignes, selon le cœur du Christ, de nous approcher de l’Autel et de déposer notre offrande - rien ne nous sépare de nos frères ».

A son tour M. Dominique NZALA-KANDA, représentant le Chef de l’État, a dit : « Au nom de M. l’Abbé Fulbert YOULOU. Président de la République, au nom de son Gouvernement et en mon nom personnel, je suis très heureux d’assister à la réception donnée à l’occasion de l’inauguration de « Notre-Dame de Bacongo ». Il est maintenant de mon devoir de faire graver la date de la Bénédiction de notre église dans les annales historiques de la Nation.

En effet. Bacongo, depuis très longtemps fut abandonné à lui-même. En ce jour, nous sommes ravis que soit définie ici notre église, là où, pour trouver le chemin du cœur d’un homme, il faut l’entretenir de ce qu’il chérit le plus.

Excellence, je vous remercie de l’empressement que vous avez apporté pour l’achèvement si rapide de notre « Belle Dame » de Bacongo qui remporte, grâce à vous un immense succès pour ses fidèles.

Aujourd’hui, toutes les bouches se sont ouvertes, comme la mienne aussi, celles qui gazouillent, celles qui mugissent, celles qui savent articuler le nom si doux de notre Seigneur.

Toutes les bouches, dis-je, croient en lui parce que tout révèle sa puissance et sa bonté : parce que l’on sait aussi que l’harmonie de l’Univers témoigne d’une sagesse, d’une prudence et d’une prévoyance, qui surpassent toutes les facultés humaines.

Mes frères congolais, saluons Notre-Dame de Bacongo, qui est notre vie, notre consolation et notre espérance Maintenant que je ne suis qu’un souffle, quoique délégué du Gouvernement, mes jours passent comme une ombre. Notre-Dame de Bacongo parle de Paix pour son peuple de Bacongo pour que la gloire habite sa terre - la miséricorde et la vérité se réjouiront de même que la justice et la paix.

Monseigneur, Excellence, donnez-nous la bénédiction et Notre-Dame de Bacongo portera son fruit. La justice marchera devant lui et lui montrera la route, Sa loi sera une lumière qui éclairera ses sentiers ».

Rappelons que le premier baptême après la bénédiction de l’église a été conféré à M. NORMAND Serge Luc ; le 29 Juin 1963 et le premier mariage au couple Rémy DIABANGOUAYA et Antoinette Anne KINTOMBO, célébré le 10 août 1963. Le premier prêtre résident fut l’abbé Barthélemy BATANTOU et M. l’Abbé Firmin BITSINDOU-LOCKO est le premier prêtre ordonné dans ladite paroisse.

Grégoire Yengo Diatsana
& Vincent Massamba-Samba

 


 
 
 
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