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LA MÉMOIRE BIAYENDA


 
 
 
 

Il a fallu 68 ans d’enquêtes pour que Rome décide

« Jeanne Émilie de Villeneuve » qui, de son vivant a donné sa vie dans le service des pauvres et l’action missionnaire, dorénavant s’appelle bienheureuse (...) On peut célébrer sa fête chaque année, le 3 octobre » stipule la lettre apostolique (le décret) du Pape Benoît XVI, lue en latin et en français, lors de la cérémonie par Mgr Angelo Amato, Légat de Sa Sainteté et Préfet de la Congrégation pour la cause des Saints et des Saintes.

Cette messe solennelle, dite en plein air, sous un chaud soleil, a eu pour cadre le parc de Gourjade, le plus grand espace vert de Castres. Celle-ci a été rehaussée de la présence de Mgr Pierre-Marie Carré, Archevêque d’Albi, de deux cardinaux, d’une vingtaine d’évêques, de 110 prêtres et d’une foule compacte. Parmi elle, on a noté aussi la présence des délégations étrangères composées de plusieurs centaines de personnes venues du Brésil, du Sénégal, du Gabon, des Philippines, du Mexique, d’Argentine, d’Espagne et d’Italie qui ont tenu de rendre un hommage mérité à la bienheureuse, tout en témoignant de l’expansion internationale de Jeanne Émilie de Villeneuve.

Une vue de l’esplanade où a eu lieu la messe

Trois temps forts ont marqué ladite cérémonie.

Premièrement, l’entrée du reliquaire, contenant des restes de Jeanne Émilie de Villeneuve, précédé de 150 enfants de chœur vêtus de blanc. Celui-ci était porté par quatre religieuses portant l’habit bleu, toutes membres de la congrégation vouée au secours des plus démunis.

Deuxième, le mot de l’Archevêque d’Albiqui, qui au nom de la chrétienté de son diocèse et à son propre a présenté les remerciements les plus sincères au Pape Benoît XVI d’avoir déclaré « bienheureuse » Mère Jeanne Émilie, dont le portrait géant a été déployé et présenté à la foule.

Le troisième temps fort a été la lecture de la lettre apostolique (le décret) du Pape Benoît XVI, lue en latin et en français par Mgr Angelo Amato.

Rappelons que dans le cas d’espèce de la Mère Jeanne Émilie de Villeneuve , le long processus d’enquête menant à la béatification a commencé en 1939 et s’est achevé en décembre 2007 par la reconnaissance d’un miracle attribué à la Congrégation.

Ce « miracle », de rigueur pour la béatification, concerne la guérison d’une jeune Guinéenne, Binta Diaby, hospitalisée en Espagne « dans un état médical désespéré », et qui fut guérie après la visite des sœurs Bleues et une neuvaine (9 jours de prières) dite à son intention.

Signalons que, c’est la quatrième cérémonie célébrée en France depuis que le Pape a décidé en 2007 que ces célébrations auraient lieu désormais dans les diocèses d’origine des bienheureux et non plus à Rome.

Née à Toulouse, le 9 mars 1811 et morte à Castres, le 2 octobre 1854, Mère Jeanne Émilie de Villeneuve, fondatricre de la Congrégation des Sœurs de Notre-Dame de l’Immaculée Conception a été béatifiée le 5 juillet 2009, au cours de la célébration eucharistique que présidait Mgr Angelo Amato, préfet de la congrégation des causes des saints.

La reconnaissance d’un miracle dû à l’intercession de la Mère Jeanne Émilie de Villeneuve, fondatrice de la congrégation des sœurs de Notre-Dame de l’Immaculée Conception a mis en lumière son charisme et ouvert la porte à sa béatification.

La congrégation des sœurs de Notre-Dame de l’Immaculée Conception ou « Sœurs bleues de Castres », a été fondée le 8 décembre 1836, par Émilie de Villeneuve, dans une France meurtrie par les séquelles de la Révolution.

Émue par la misère sociale qui l’entourait, la fondatrice décida d’y répondre, non par l’aumône, mais par le don d’elle-même. Aujourd’hui encore, les sœurs se veulent présentes dans toutes les situations où « la vie est menacée », en Europe, en Afrique, en Amérique latine, en Asie. Leur devise est « Dieu seul ». Émilie de Villeneuve était la 3ème fille du marquis Louis de Villeneuve et de Rosalie d’Avessens, indique le site des religieuses. Elle grandit au château d’Hauterive (Tarn) où son père, grand propriétaire terrien, employait un grand nombre de personnes dans sa nouvelle industrie du traitement du cuir.

Mère Jeanne Émilie devait consacrer 17 ans à sa congrégation. Elle en abandonnait la direction en 1853, un an avant de mourir lors d’une épidémie de choléra.

Connue sous le nom des « sœurs Bleues de Castres », la congrégation a promptement essaimé en Afrique (1848), dans plusieurs pays européens (1903), puis en Amérique latine (1904) et en Asie-Pacifique.

La maison mère est toujours à Castres, et les « Sœurs Bleues » sont au nombre de 617, réparties en quelque 120 communautés très insérées dans la vie des différents quartiers où elles se sont implantées. Elles vivent en communauté et ont pour devise « Dieu seul ».


 
 
 
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